Manon Deck-Sablon explore à travers ses photographies la sensibilité acquise dans sa formation de paysagiste et d'architecte pour mettre en scène des rencontres entre des corps et leur environnement.

Des corps nus, anonymes, sans visages, désexualisés, non genrés, déployés dans l'espace, créant des situations absurdes et poétiques où les modèles perdent leur identité et ne deviennent plus que des formes abstraites et désarticulées interagissant avec les pleins et les vides de leur environnement. Qu'ils soient architecturés ou naturels, les paysages choisis se trouvent déformés par ces chorégraphies figées, amenant notre regard à circuler avec des perspectives nouvelles.

Chaque prise de vue est une aventure dans laquelle elle aime guider les modèles, à explorer leurs limites : pudeur, souplesse, environnement parfois hostile...

La nudité dans ces lieux improbables et les rencontres avec les passants questionnent et décomplexent notre rapport au corps et à la nudité.

Elle est souvent comparée, par sa démarche et son approche, à l'artiste américain Spencer Tunick allant même parfois avoir le surnom du “Spencer Tunick du pauvre" étant donné le nombre bien inférieur de modèles !